« Le Maroc est un Hub par excellence pour l’Afrique et un acteur stratégique »
Je suis de la ville d’Agadir. J’ai grandi dans cette magnifique région du « Souss » qui regorge de ressources naturelles et humaines exceptionnelles. Je suis très attachée à cette région et à son « Arganier », symbole de vie et de vitalité. D’ailleurs, la maison familiale s’y trouve encore ! Mes parents sont natifs de Rabat et de Fès. J’ai donc passé toutes mes vacances scolaires à Rabat où j’ai pu profiter de cette très belle ville et de sa médina que je n’hésite pas à visiter dès que l’occasion se présente. Depuis plus de vingt ans maintenant, je suis devenue Casablancaise par adoption. La ville de Casablanca continue à me bercer et son tumulte aussi ! C’est une ville que j’affectionne particulièrement et sa richesse architecturale continue à me fasciner !
Je suis avant tout lauréate de l’ENCG Agadir première promotion, option Finance. Ce diplôme en poche, je me suis dirigée vers la France où j’ai poursuivi des études supérieures en « Gestion des Entreprises dans les pays en développement » à l’université Paris Dauphine. J’ai eu la chance d’étudier avec pas moins de 15 nationalités venues des quatre coins du globe. J’ai par la suite obtenu plusieurs UV du cycle d’expertise comptable français mais j’ai vite compris que cette carrière n’était pas ma vocation première. J’ai obtenu en 2015 le diplôme supérieur de l’ESSEC spécialisé en études bancaires. Le choix de mes études s’est fait naturellement car j’ai toujours été attirée par le domaine financier au sens large du terme. Il est peut-être temps pour moi d’entamer un nouveau challenge académique (sourire) maintenant que je me suis orientée vers le domaine du digital ! Je reste convaincue qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre et qu’il faudrait continuer à porter un regard toujours plein de curiosité et de fascination sur le monde qui nous entoure. C’est le seul moyen de continuer à évoluer !
Je me suis retrouvée en France pour mes études essentiellement et j’ai été recrutée en France pour le compte du cabinet Price Waterhouse Cooper à Casablanca où j’ai entamé ma carrière en 99. De même que le 3ième cycle de l’ESSEC était en présentiel pendant tout le cycle d’étude. J’ai eu à faire plusieurs aller-retours vers Paris. Mon appartenance à un Groupe Français, m’a amené à faire plusieurs déplacements professionnels en France.
Mon expérience avec le FMI en tant que consultante itinérante a été très riche en enseignements et à plus d’un titre. D’abord, j’ai toujours été attirée par les pays de notre cher continent, l’Afrique. Ces missions m’ont permis pendant plusieurs années de me déplacer et de mieux interagir avec plusieurs cultures. C’est indéniablement une grande richesse humaine. Ensuite, cela a été l’occasion pour moi de contribuer très modestement à accompagner des banques centrales pour l’implémentation de nouvelles méthodologies comptables et financières. En soi, c’est un sentiment d’accomplissement qui est très satisfaisant d’autant que je garde à ce jour le contact avec tous ces professionnels que j’ai eu le privilège d’accompagner.
Depuis mon premier voyage touristique en 99 au Sénégal, je savais que mon destin était scellé à celui de ce continent riche de par ses Hommes, sa culture et ses ressources naturelles. Chaque pays que j’ai eu la chance de visiter a ses spécificités. C’est un continent qui foisonne de talents et ce dans plusieurs domaines, avec une capacité d’adaptation extraordinaire. Je suis très fière d’être Marocaine. Le Maroc est un Hub par excellence pour l’Afrique et un acteur stratégique qui déploie des efforts indéniables et continus pour être un vecteur de réussite de ce continent.
De sexisme, jamais. J’ai eu la chance d’évoluer dans des environnements professionnels qui encouragent la diversité et qui portent des valeurs aux antipodes des « travers du sexisme ». Le chemin à parcourir reste néanmoins bien réel et long au niveau du milieu professionnel. Nous sommes plusieurs Femmes mobilisées pour continuer à sensibiliser dans ce sens et œuvrer pour faire bouger les lignes. Toutes les entreprises ne sont pas engagées dans la promotion de « l’équité des genres » et notre rôle est justement celui-ci.
J’ai néanmoins, déjà été confrontée pendant mes années d’études à l’étranger (mais de manière très isolée) à une forme de « racisme sournois » mais très vite j’ai su rééquilibrer la donne et pousser les personnes à reconsidérer leur vision et à s’ouvrir à l’autre avec sa différence (sourire) !
Mon conjoint est la pierre angulaire de mon équilibre en tant que femme, maman et épouse. Il a toujours été présent à mes côtés pour m’encourager et me pousser à me dépasser. Pour la petite histoire, c’est grâce à lui que je me suis inscrite au 3ième cycle de l’ESSEC alors qu’initialement j’avais refusé sachant que je devais me déplacer régulièrement en France ! L’union fait la force et des années plus tard, je me rends compte que c’était une très bonne décision de franchir le pas.
D’abord, mes équipes qui sont mobilisées et qui souhaitent donner le meilleur d’elles-mêmes pour que ces deux filiales continuent à percer. Ensuite, le fait d’être un acteur sur le marché qui contribue très activement à l’éclosion de la digitalisation à travers les différentes plateformes digitales adoptées par des milliers de marocains (MCHINA, LEENA, BRICALL, ZINY, DAYRA) pour la facilitation de leur vie au quotidien mais aussi le fait de contribuer à la dynamique de l’inclusion financière. Ces deux paris (digitalisation et inclusion financière) sont cruciaux pour l’écosystème financier Marocain et ne peuvent être que gagnant. L’état Marocain et le régulateur sont mobilisés dans ce sens ! Les acteurs financiers aussi. Tout ceci fait que je suis très contente de diriger ces deux filiales de la BMCI Groupe BNP Paribas.
Mes deux filles sont ma plus grande fierté. Les voir grandir et s’épanouir et prendre leurs marques dans la vie dans ce Maroc pluriel, sera ma plus grande réussite. Je me sens aussi la responsabilité de contribuer continuellement à faire évoluer les choses en tant que femme mais aussi en tant que maman pour que leur environnement soit encore plus épanouissant pour elles qu’il ne l’a été pour ma génération. C’est un passage de flambeaux.
Je vous conseillerais de lire sans hésitation « l’élégance du hérisson » de Muriel Barbery. C’est un livre qui est très attachant à travers ses différents personnages. Le fait est de bien comprendre que « l’habit ne fait pas le moine ». C’est un roman qui est très joliment écrit, plein de sensibilité et renvoie à la puissance de l’intelligence émotionnelle, mais je ne vous en dis pas plus!
Encore plus d’humilité face à cette pandémie ! La capacité à apprécier le don le plus précieux de la vie, la « santé ». La valeur du temps. Ce temps que nous devons mieux investir pour profiter plus de nous, de notre famille et tout simplement de la vie. Enfin, la capacité à mieux relativiser les choses.
Aalya Ghouli
Née le 09 Mai 1977
À Agadir
Vit à Casablanca
Profession : Directrice Générale DIGIFI (Etablissement de Paiement) et de DIGISERV (Plates-formes Digitales)